Après des vacances bien méritées, et un début d'année très chargé L'Echappée Belle revient !
Pour une nouvelle année de poésie et de textes bien écrits !
Avis à tous ceux qui pensaient qu'à l'école on s'ennuie. Voilà le travail d'élèves de la région parisienne !
COUP DE CŒUR A CŒUR OUVERT...
J'ai découvert Grand Corps Malade quand je me demandais comment faire comprendre aux élèves que les mots sont des armes : sans mot, pas d'arme, pas de victoire donc. Le slam est à la mode, mais il révèle un aspect très ancien de la poésie : le chant, le rythme et le lyrisme. J'adore. Ce texte en particulier, qui me rappelle en permanence que Paris a oublié le soleil que je connais si bien. L'écriture reste la seule échappée belle à la grisaille et à notre quotidien, à méditer !
Le jour se lève
Le jour se lève sur notre grisaille, sur les trottoirs de nos ruelles et sur nos tours
Le jour se lève sur notre envie de vous faire comprendre à tous que c’est à notre tour
D’assumer nos rêves, en récolter la sève pour les graver dans chaque mur de pierre
Le jour se lève et même si ça brûle les yeux, on ouvrira grand nos paupières
Il a fait nuit trop longtemps et avancer sans lumière nous a souvent fait tâtonner
Personne à pardonner, si on est là aujourd’hui c’est juste qu’on a pas abandonné
On a cherché la lueur de l’aube en sachant qu’elle avait la couleur de l’espoir
On s’est armé de nos stylos pour écrire nous-mêmes la suite de toute cette histoire
Le jour se lève, sort de sa grève, c’est grave à quel point la nuit a été agitée
On en a de belles à raconter même si j’imagine que ce sera sûrement loin de tes JT
Le soleil éclaire notre papier qu’on avait gratté dans l’ombre pendant toute la nuit
La chaleur fait couler l’encre, nos mots quittent nos cahiers, nos voix sortent de l’ennui
Alors nous allons prendre la parole, monter sur scène pour un moment,
[j’espère que t’en as conscience
Finies la patience et la méfiance, on s’offre simplement avec l’écriture une renaissance
Le jour se lève et son glaive de lave nous lave des peines et douleurs du passé
Notre avenir est lancé… tu nous écouteras et diras franchement ce que t’en as pensé
Le jour se lève et la joie se livre, la soif se lit sur nos lèvres, tu devrais nous suivre
Si notre heure est brève, nous allons quand même la vivre, nous ne sommes pas bons élèves
[mais l’envie nous enivre
Alors à ton tour ouvre les yeux, approche-toi et observe avec curiosité
Le souffle et l’enthousiasme d’une brigade de poètes sortis tout droit de l’obscurité
Ne prends pas ça pour de l’arrogance mais on sent que c’est notre heure et ça fait du bien
Notre passion va nous nourrir et je vais retrouver le sourire dans le regard de tous les miens
Le jour se lève, on le doit peut-être qu’à nous et quand je dis ça, c’est pas juste une métaphore
Le jour se lève et si ça se trouve, c’est uniquement parce qu’on l’a espéré assez fort
Le jour se lève sur notre grisaille, sur les trottoirs de nos ruelles et sur nos tours
Le jour se lève sur notre envie de vous faire comprendre à tous que c’est à notre tour
Notre futur est incertain, c’est vrai que ces deux mots là vont toujours de paire
Mais notre jour s’est bien levé, dorénavant il sera difficile de nous faire taire
Je suis un enfant de la ville, je suis un enfant du bruit
J'aime la foule quand ça grouille, j'aime les rires et les cris
J'écris mon envie de croiser du mouvement et des visages
Je veux que ça claque et que ça sonne, je ne veux pas que des vies sages
Je trempe ma plume dans l'asphalte, il est peut-être pas trop tard
Pour voir un brin de poésie même sur nos bouts de trottoirs
Le bitume est un shaker où tous les passants se mélangent
Je ressens ça à chaque heure et jusqu'au bout de mes phalanges
Je dis pas que le béton c'est beau, je dis que le béton c'est brut
Ca sent le vrai, l'authentique, peut-être que c'est ça le truc
Quand on le regarde dans les yeux, on voit bien que s'y reflètent nos vies
Et on comprend que slam et hip-hop ne pouvaient naître qu'ici
Difficile de traduire ce caractère d'urgence
Qui se dégage et qu'on vit comme une accoutumance
Besoin de cette agitation qui nous est bien familière
Je t'offre une invitation pour cette grande fourmilière
J'suis allé à New York, je me suis senti dans mon bain
Ce carrefour des cultures est un dictionnaire urbain
J'ai l'amour de ce désordre et je ris quand les gens se ruent
Comme à l'angle de Broadway et de la 42ème rue
Grand Corps Malade
J'efface les horizontales, pour le verticale
Butine le miel, m'éprend du ciel à présent j'aime
Sans restriction vois tu maintenant je suis libre
Libre enfin dans ma vie, vogue où mon cœur me porte
Et je me pare de sa couronne, c'est l'Amour qui me fait devenir Roi
Regarde plus ailleurs tant d'amour me rend ivre
Plus rien ne me nuit depuis que je suis près de Lui je donne
Le cœur sans amour est comme un homme sans larme ou un corps sans âme
Prendre l'extrême pour le milieu, le Beau pour l'hideux
Je m'adresse au monde donne ta main qu'ensemble on forme une ronde
Je m'adresse au monde pour qu'on puisse partager Ami
Je m'adresse au monde pour qu'enfin le Soleil nous remplisse
Mon monde ne pleure plus à voir tes larmes je n'en puis plus
Viens dans mes bras monde ma muse
2 commentaires:
Je suis prête à vous suivre
La découverte pour les 4èmes doit être très intéressante
=)
à Bientôt
Fun teacher, ben dis donc... En stage b2iesque, donc mes classes vont venir sur l'échappée belle pour trtavailler certaines compétences... Moi aussi je veux être FUN TEACHER !!! Bon vent à vous tous!
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